Notes and reports from the scene ...
My girl friend and I drove up from Ottawa last night and had an amazing time at the Montreal show. Anjani's voice was unbelievable live. I've rarely heard singers who sound so good in person.
I am a really big fan of the album and Anjani was fabulous. It was also a wonderful surprise to see her and Leonard sing a couple of songs together. Their voices worked beautifully together. We got back to Ottawa at about 3 am a little tired but it was absolutely worth it.
Kindest regards,
Jodey
On April 27th Anjani gave a concert at the Juste Pour Rire theater in
Montreal. It is a great venue for such a show, with superb sound in an
intimate bar setting. She began her show with saying that it was great
to be home. To a certain extent Leonard and Anjani make Montreal
their home for some of the time they are not traveling. She wasn't
shy to speak a bit of french.
Her performance was mostly the songs of Blue Alert and she sang all of
them. Included in her performance was The Gypsy's Wife and The Smokey
Life as well as the duet with Leonard where they sing Wither Thou
Goest I Will Go. Leonard also joined her in singing "Never Got To
Love You"
The band that was accompanying her have been with her for a very short
time and because of that sometimes you would get the feeling that the
timing and the sound levels were not as they should be but it is also
apparent that she chose her band wisely and especially with the
keyboardist you get the feeling that it is a band that will deliver an
added richness and excitement to her show.
Photos © 2007 Leah Lazariuk
Like everyone says about her, Anjani is a great singer with a
wonderfully smooth controlled voice. In my day I have seen a lot of
such singers that have voices that they can showcase to win your
respect. There is something more than that with Anjani. What is most
striking is her relationship to her audience. In the first song Blue
Alert when she gets to the line "you even touch yourself, you're such
a flirt" she delivers it with such a touching playful smile that the
audience feels drawn in to the feeling of a warm intimate relation
with her. She keeps that kind of relationship throughout the show.
She talks to her audience, answers their questions and looks deep into
the eyes of many as she sings to them. It is like she is covering
distance with them.
After the show my niece, who is also a singer, and myself tried to
find ways to communicate to each other what we felt was special about
the way that Anjani delivers a song. The words I used was that she not
just had a voice that was powerful, smooth and beautiful but it was
the kind of power that put devils in chains. Leah felt that Anjani
sang in such a way that you felt that she was placing her center of
gravity in the in-between, the space between her and her audience. She
said that Anjani seemed to have a love for the otherness of her
audience as opposed to singers who strive to project a self love.
After the show both Anjani and Leonard were very accessible to whoever
wanted to say a few words to them. In telling Anjani that watching
her in such an intimate venue was probably an opportunity that might
soon disappear as she becomes more well known she indicated that it
was up to her and that she will keep on wanting such settings.
It may be the most enjoyable concert I have ever attended.
Jack
Anjani : Cohen chanté par un ange
Alain De Repentigny
La Presse
Pour la première fois en 14 ans, Leonard Cohen est monté sur une scène montréalaise, vendredi soir. Non pas celle, immense, du Forum oùil a chanté en 1993, mais plutôt la petite scène du Cabaret Juste pour rire où il est venu chanter avec sa protégée et compagne de vie, Anjani Thomas. Le public qui emplissait le Cabaret s'est évidemment senti privilégié et l'a fait sentir à ce fils de Montréal en l'applaudissant généreusement.
Pourtant, le poète n'a pas volé la vedette à sa bien-aimée, tout au contraire. L'Anjani qui s'est pointée sur scène peu après 20h, entourée d'un tout nouveau groupe de musiciens, était à des années-lumière de la chanteuse timide et hésitante qu'on avait vue au même endroit le 30 juin dernier.
Faut dire que l'an dernier, ce n'était pas un véritable spectacle, mais plutôt ce que, dans le jargon du métier, on appelle un showcase, un spectacle intime devant des gens du milieu, des proches et une poignée de journalistes dans le but de faire connaissance avec un artiste et son nouveau disque.
Vendredi, celle qui chantait déjà avec Cohen à la Place des arts en 1985, était littéralement métamorphosée. Quand, installée derrière son piano électrique, elle s'est lancée dans Blue Alert, le titre de son dernier album, en chuchotant plus qu'en chantant, j'ai craint que la nervosité ne la paralyse. Pas le moins du monde. Pendant presque une heure et demie, Anjani nous a fait la démonstration la plus éloquente qui puisse être de la justesse, la finesse et la beauté de sa voix qui, comme le dit Cohen dans le DVD qui accompagne la récente réédition de Blue Alert, est généreuse justement parce qu'elle ne donne pas dans la pyrotechnie, une voix qui est passée «de la gorge au coeur.»
Anjani a fait le tour de ce très beau dernier album, rendant hommage plus d'une fois à Cohen et à ses textes qu'elle a mis en musique, avant de l'inviter à chanter avec elle Never Got To Love You. Tiré à quatre épingles, Cohen s'est planté en face de la non moins élégante Anjani, la voix rocailleuse et combien émouvante de l'un se mêlant harmonieusement à celle, angélique, de l'autre.
Cohen est revenu au deuxième rappel, pour reprendre avec Anjani Wither Thou Goest, qu'il chantait jadis vers la fin de ses spectacles. Mais le charme avait opéré bien avant qu'il ne se manifeste une première fois. La voix parfaitement maîtrisée d'Anjani avait flotté toute la soirée au-dessus du public recueilli, appuyée en cela par des musiciens admirables de sobriété. La chanteuse faisait remarquer qu'il fallait qu'un batteur ait du talent pour se mettre au service d'une musique aussi douce, elle aurait pu en dire autant du pianiste Mark McMillan et de l'inventif guitariste Steve Gregory, qui colorait habilement ses chansons aux accents tantôt blues, tantôt country, et qui flirtaient même avec la valse. Ces musiciens étonnamment soudés même s'ils ne l'accompagnent que depuis une semaine, se sont même un peu éclatés quand Anjani nous a servi The Gypsy's Wife, le premier de deux emprunts à l'album Recent Songs (1979) de Cohen - l'autre étant The Smokey Life.
Tout au long de sa carrière, Cohen a été chanté magnifiquement par des femmes, de Joan Collins à Jennifer Warnes. Vendredi, Anjani a prouvé que son talent pouvait enrichir les textes du poète, ce qui n'est pas rien.
Si vous l'avez ratée, consolez-vous. Anjani nous reviendra au Festival de jazz juste avant de partir charmer le public européen.
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